samedi 1 mai 2010

Lettre ouverte à Monsieur le Président

Monsieur le Président,

Le 31 octobre 2008, le passeport biométrique a été lancé à Chantilly. Le ministre de l’Intérieur avait alors souligné que son mode de délivrance représenterait "plus de rapidité, de facilité et de sécurité" pour les Français.Dans les mois qui ont suivi, les Français ont pu constater que notre passeport était devenu l’un des plus chers au monde, passant de 60 à 89 euros et payant pour les enfants.
Les Français ont également compris qu’obtenir un passeport était désormais devenu une affaire de chance.
Dans deux mille mairies équipées de « stations d’acquisition de données », le passeport est synonyme d’attente interminable aux guichets. Pour certains français, la prise de vue pour une photo en mairie est devenue discriminatoire, car techniquement impossible, qu’il s’agisse d’enfants ou de certaines minorités.
Ce que les Français n’ont peut-être pas encore compris, c’est que, par l’augmentation du prix du passeport, ils financent, en plus, un dispositif qui condamne à mort 8500 professionnels de la photographie.
Plusieurs centaines de commerces de photographes ont déjà fermé ces derniers mois.
Demain, ce seront des usines françaises qui fermeront, entraînant des milliers de licenciements.
Ce n’est pas la crise qui en est la cause. C’est une décision du gouvernement français,sans que le règlement européen ne l’exige, par laquelle les photos d’identité sont désormais réalisées prioritairement par des agents de mairie qui ne sont pas des professionnels et ne l’ont jamais réclamé.
C’est grâce aux maires et aux parlementaires qui nous ont soutenus depuis janvier 2009 que nous sommes encore vivants. 1000 maires ont décidé de renoncer à la prise de vue de photos d’identité pour sauver nos emplois, notre activité et nos familles. C’est grâce à eux que nous pouvons encore vous demander, Monsieur le Président, de nous rétablir dans notre droit au travail.
La seule chose que nous demandons, c’est le retrait général des appareils photos encore installés en mairie. Ils seront bientôt obsolètes. Nous ne le sommes pas.
La France a inventé la photographie, ne tuez pas ses photographes.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à notre plus haute considération.




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